“De Pays de Galles à Montréal”

The BILD Research Community is very pleased to welcome this week’s guest blogger, Sara Orwig. She is currently a PhD student at the School of Welsh in Cardiff, thanks to a scholarship from y Coleg Cymraeg Cenedlaethol. Her PhD work bridges the study of literature and linguistics, and she is examining code switching in Welsh, French-Canadian and English literature. She recently visited Montreal as part of her research, thanks to a scholarship from the International Council for Canadian studies. Find out more about Sara on her LinkedIn profile or follow her on Twitter (@20fachgoch).

C’est comme ça que j’ai été accueillie par le douanier, qui avoue être un peu poète.

Mon voyage jusqu’ici a pris plusieurs années. Je suis devenue francophile à l’école secondaire, et ma curiosité envers la francophonie au Canada s’est développée pendant mon année ERASMUS en France, grâce à un cours sur la francophonie autour du monde. J’ai été chanceuse de trouver un moyen de combiner mon intérêt dans le bilinguisme, la littérature, le gallois et la francophonie dans mon doctorat.   D’ailleurs, j’ai récemment eu l’occasion de mener une visite de recherche Canada avec l’aide d’une bourse du Conseil International d’Études Canadiennes, en guise de soutien pour mon doctorat portant sur l’alternance codique dans la littérature galloise et franco-canadienne (je tiens à remercier CIEC, Professeur Catherine Leclerc et le Département de langue et littérature française de l’Université McGill pour faciliter ma visite).

Le Pays de Galles est l’un des quatre pays qui forment le Royaume Uni, et voisin à l’Angleterre. Le gallois est une langue celtique, on dit qu’elle est l’une des plus vielles langues qui est toujours parlée en Europe, datant d’environ le sixième siècle. Au fil des siècles, nous sommes devenus un pays bilingue, et aujourd’hui, 19% de la population parle le Gallois. Le taux des locuteurs du gallois connait une forte variation régionale. Au département de Gwynedd dans le nord, où je suis née, le taux des locuteurs du gallois est de 65% – le plus haut au Pays de Galles. Le département avec le taux le moins élevé est Merthyr Tudful avec 8,9%. En plus, chaque locuteur du gallois est forcément bilingue, et parle couramment l’anglais (même que ce bilinguisme soit à sens unique ; on a beaucoup de locuteurs monolingue anglais au Pays de Galles) – ce qui permet aux auteurs gallois d’expérimenter avec le bilinguisme dans leur littérature.

Ainsi vous pouvez voir qu’il existe beaucoup de similarités entre le Pays de Galles et le Canada du point de vue de la situation linguistique. C’est pour ces raisons que j’ai décidé de faire une étude comparative entre les deux pays pour mon doctorat. L’emploi de l’alternance codique est connue dans la plupart (sinon toutes) des communautés bilingues, y inclus le Pays de Galles et le Canada. Quoique cette langue soit stigmatisée, ça fait partie de la réalité linguistique pour une grande partie de la population galloise et franco-canadienne.

Ce que me fascine sur les textes avec lesquels je travaille, c’est leur façon de parler de l’identité. Beaucoup d’eux, même sans aucun lien avec la thématique principale, contienne des discussions sur l’identité minoritaire. Par exemple, le thème principal d’un des romans gallois de mon étude – Y Ddyled (‘La Dette’) par Llwyd Owen – est la drogue et la trahison – mais le roman a plusieurs parties qui parlent de ce que c’est d’être gallois à Cardiff au vingt-et-unième siècle. Quelques-uns des romans, par exemple Pour sûr de France Daigle, sont une étude de l’identité minoritaire et de la langue tout au long du récit, ou du moins presque.   Dans tous les romans de mon étude, c’est clair que le fait d’être minoritaire et bilingue change l’identité, mais il ne la dilue pas. Ce n’est pas pour dire qu’un(e) francophone ou un(e) gallophone devient plus anglophone ; mais il ou elle est fier d’être bilingue. Être membre d’une communauté minoritaire est semblable même quand on parle des langues différentes.

Lors de mon séjour au Canada, j’ai eu l’occasion de faire des entretiens avec quelques auteurs dont les textes font partie de mon travail d’analyse pour mon doctorat ; à savoir Jean Babineau, France Daigle et Joëlle Roy. C’était fascinant de voir que tous les auteurs avec lesquels j’ai parlé jusqu’ici font la connexion entre la langue et le milieu. Cette manière de parler et la façon d’utiliser le code switching ou l’alternance codique, est unique aux gens d’une certaine région – soit Moncton au Nouveau Brunswick ou Midland en Ontario ou du lieu d’où vient l’auteur. C’est quelque chose que Llwyd Owen a aussi attesté pendant mon entretien avec lui. Et bien que l’on pense que cette langue est unique à notre région, il ressort de mon étude qu’il existe plusieurs similarités quant aux différents usages de l’alternance codique dans divers milieux. Ce faisant, notre expérience unique est tout de même une expérience partagée.

This is how I was welcomed to Canada by the customs officer, who admitted to being a bit of a poet.

My journey here has taken several years. I became a Francophile at secondary school and my curiosity in French-speaking Canada developed during my ERASMUS year in France thanks to a course on Francophonie around the world. I was lucky enough to find a way to combine my interest in bilingualism, literature, Welsh and French in my PhD. In fact, I recently had the opportunity to conduct a research visit to Canada with the support of a bursary from the International Council for Canadian Studies, as a support for my PhD on code switching in Welsh and French-Canadian literature (I’d like to thank the ICCS, Professor Catherine Leclerc and the Department of French Language and Linguistics at McGill University for facilitating my visit).

Wales is a one of the four countries that make up the United Kingdom, and a neighbour to England. Welsh is a Celtic language, which is said to be amongst the oldest languages still spoken in Europe, dating from about the sixth century. Over the centuries, we have become a bilingual country and today 19% of the population speaks Welsh.   The proportion of Welsh speakers varies by region. In Gwynedd, in the North where I was born, the proportion of Welsh speakers is 65% – the highest in Wales. The county with the lowest proportion of Welsh speakers is Merthyr Tydfil with 8.9%. In addition, each Welsh speaker must be bilingual, and speak English fluently (although this bilingualism is one way; there are many monolingual English speakers in Wales) – which allows Welsh authors to experiment with bilingualism in their literature.

So you can see that there are many similarities between Wales and Canada from the point of view of the linguistic situation. It was because of these reasons that I decided to make a comparative study between the two countries for my PhD. The use of code switching is familiar in most (if not all) bilingual communities, including Wales and Canada. Although this may be a stigmatised language, it is part of the linguistic reality for a large proportion of the Welsh and French-Canadian population.

What fascinates me about the text on which I’m working is their way of discussing identity. Many of them, even without any connection to the main themes, contain discussions on minority identity. For example, the main theme of one of the Welsh novels in my study – Y Ddyled (‘The Debt’) by Llwyd Owen – is drugs and betrayal – but the novel also contains several sections which discuss what it means to be Welsh in twenty-first century Cardiff. Some of the novels, for example Pour sûr by France Daigle, are a study of minority identity and language throughout the novel, or at least almost. In all of the novels in my study, it’s clear that the fact of belonging to a minority and being bilingual changes identity, but it does not dilute it. It’s not to say that a francophone or a Welsh-speaker becomes more English; but that he or she is proud of being bilingual. Being a member of a minority seems to be similar even when we speak different languages.

During my stay in Canada, I had the opportunity to conduct interviews with several authors whose texts are part of the analysis for my PhD; namely Jean Babineau, France Daigle and Joëlle Roy. It’s fascinating to see how all the authors with whom I have spoken so far make the connection between language and the milieu. This way of speaking, of using code switching, it’s unique to the people of a certain region – Moncton, New Brunswick or Midland, Ontario, or wherever the author may come from. It’s something that Llwyd Owen also claimed during our interview.   And even if we believe that this language is unique to our region, it’s clear from my study that several similarities exist in the different uses of code switching in various settings.   This being the case, our unique experience is, all the same, a shared experience.

 

 

 

 

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *